Nuisance (novembre 2010)
Dénomination et champ couvert
53 A Rickettsioses
La classification des rickettsies est complexe et évolue rapidement selon les progrès de l'étude du génome des bactéries. Dans la famille des rickettsiaceae, plusieurs genres existent : Rickettsia, Orientia, Ehrlichia, Anaplasma....Dans le genre Rickettsia, un nouveau genre a été identifié (Orientia). Seul le genre Rickettsia sera gardé pour cette partie 53A, genre qui se divise en deux groupes : le groupe boutonneux pourpré et le groupe typhus.
Ces bactéries sont intracellulaires strictes à Gram négatif.
Dans les rickettsioses de type boutonneux, on recense principalement en France la fièvre boutonneuse méditerranéenne due à R. conorii. Les autres descriptions de rickettsioses ne concernent que quelques cas et sont très récentes :
- infections à Rickettsia slovaca, helvetica et mongolotimonae,
- fièvre africaine à tiques (due à R. africae) retrouvée à la Réunion et aux Antilles,
- un cas de fièvre boutonneuse à puce (due à R. felis), initialement rapportée en Amérique (pseudo-typhus californien).
Pour mémoire, les autres pathologies de ce groupe sont rencontrées dans des zones spécifiques de leurs vecteurs : en Amérique (fièvre pourprée des montagnes rocheuses due à Rickettisa rickettsii), dans le bassin caspien (fièvre d'Astrakhan), au Japon (fièvre boutonneuse orientale due à R. japonica), aux îles Flinders (entre l'Australie et la Tasmanie due à R. honei), ...
Dans les rickettsioses du groupe typhus, on recense principalement le typhus épidémique dû à R. prowazekii (Afrique, Amérique centrale, Andes, Extrême Orient, France : si précarité), le typhus murin ubiquitaire dû à R. typhi.
R. conorii, R. rickettsii, R. prowazekii, R. typhi sont classés dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes, Rickettsia autres espèces sont classés dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes.
53 B : fièvre Q
La fièvre Q (de query fever : fièvre "à question") est due à une bactérie apparentée aux rickettsies : Coxiella burnetii, à développement intracellulaire obligatoire. Sa particularité est sa variabilité antigénique : isolée à partir d'hommes ou d'animaux infectés, la bactérie très virulente exprime des antigènes de phase I ; après culture en laboratoire, elle apparaît sous la phase antigénique II, moins virulente.
Coxiella burnetii est classé dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes.
Mode de contamination
53 A Rickettsioses
Dans les rickettsioses de type boutonneux, le principal réservoir et vecteur est représenté par les tiques, qui transmettent la maladie à l'homme lors de la morsure du fait de l'infection de leurs glandes salivaires. Le rôle des animaux vertébrés comme réservoir est discuté.
Pour les typhus, les poux ou puces (leurs déjections) en sont les vecteurs ; mais le réservoir principal est l'homme pour le typhus épidémique et essentiellement le rat pour le typhus murin (plus rarement d'autres rongeurs ou le chat). L'homme se contamine par contact entre les déjections des insectes contenant des bactéries infectantes lors des lésions de grattage occasionnées par la piqûre du pou ou de la puce. La contamination muqueuse ou respiratoire est également possible.
Le nom des vecteurs est reporté sur le tableau ci-dessous.
| Maladie | Vecteur |
| Fièvre boutonneuse méditerranéenne (R. conorii) | Rhipicephalus sanguineus (tique du chien) |
| Infection à R. slovaca | Dermacentor marginatus |
| Infection à R. helvetica | Ixodes ricinus |
| Infection à R. mongolotimonae | Hyalomma à l’étranger; en France??? |
| Fièvre africaine à R. africae | Amblyomma |
| Fièvre boutonneuse à puce (R. felis) | Ctenocephalides felis (puce du chat) |
| Typhus épidémique (R. prowazckii) | Pediculus humanus corporis (pou du corps) |
| Typhus murin (R. typhi) | Xenopsilla cheopis (puce du rat) |
53 B Fièvre Q
Le réservoir de la bactérie est vaste chez les mammifères domestiques : bovins, ovins, caprins,... mais aussi chez les mammifères sauvages, oiseaux et tiques.
C. burnetii donne peu de symptômes chez l'animal en dehors d'avortements, mais elle est excrétée dans les liquides biologiques des animaux infectés (urines, selles, lait) et notamment dans les produits de mise bas et d'avortements.
La transmission à l'homme se fait principalement par inhalation de poussières contaminées ; la bactérie étant particulièrement résistante dans l'environnement, elle peut également être disséminée par le vent. Les périodes de mise bas sont plus à risque. La transmission par ingestion de produits laitiers contaminés non pasteurisés est plus rare. D'autres voies sont évoquées mais exceptionnelles ou peu prouvées : blessure, morsure de tiques, interhumaine.